samedi, septembre 12, 2009

Norvège : 1ère partie, Bergen

Pour la première partie de ces vacances d'été, nous avons voulu chercher le frais (fuir la canicule et les 35° à Paris), sans aller trop loin. Pas de long courrier, pas de décalage horaire, ainsi était le "cahier des charges".

Petit à petit une destination s'est imposée : la Norvège. Proche et offrant surtout un mélange de ville et de nature qui semblait équilibré. Aucun souci à prévoir au niveau hygiène, délinquance, etc, il s'agit d'un des pays les plus riches et les plus sûrs d'Europe.

1er jour

Juste après le 15 août nous nous envolons donc vers Bergen, la deuxième ville du pays, avec à peine plus de 250,000 habitants. C'est petit, donc, mais historiquement important. L'avion atterrit sous des trombes d'eau ! Heureusement que nos sacs de voyages sont étanches, certains ont déjà leurs affaires humides, leurs valises en toile détrempées lors du court séjour sur le tarmac.

Nous avons toutefois de la chance. Le temps de s'installer dans une auberge de jeunesse en centre-ville et les averses s'espacent. Il va être possible de faire une première promenade entre les gouttes. Le centre touristique est essentiellement composé d'un alignement de maisons traditionnelles et de leurs entrepôts, le long du port.





Plus loin, la résidence fortifié Rosenkrantztarnet est le plus grand bâtiment médiéval en pierre de Norvège (1261 à 1560). Un donjon et une église, faits de roches noires locales, sont connectés par un long hall couvert, aux murs blancs de chaux, qui abrita le mariage du fils du roi Hakonsson au XIIIème siècle.






Dès que l'on s'éloigne des quelques rues "à touristes", la ville est calme et belle. Peu de grands immeubles, surtout des maisons de 2 à 4 étages, toutes magnifiquement entretenues, aux ravalements et aux jardinets impeccables.





Après un roboratif dîner dans une brasserie traditionnelle (décor germanisant, saumon frais, morue), nous revenons à l'auberge et son ascenseur antique, pas forcément très rassurant (mis en service en 1936 comme le certificat en atteste !).





2ème jour

Notre guide nous emmène en promenade sur la montage qui surplombe le centre-ville. Les touristes et les locaux utilisent un funiculaire particulièrement à pic pour se rendre sur ce plateau boisé. De multiples chemins le sillonnent et permettent un footing, une promenade, ou du ski de fond l'hiver. Un véritable poumon vert pour les citadins de Bergen.

Afin de mieux apprécier le charme des quartiers résidentiels et de prendre le temps de sentir la ville, nous montons à pied. Une fois passée la gare du funiculaire Fløibanen, il n'y a plus que nous pour apprécier ces ruelles aux maisons colorées. Les plus traditionnelles sont en bois, au bardage spécialement étudié pour laisser filer la pluie qui tombe ici une bonne partie de l'année.







Puis le chemin passe dans la forêt et devient petit à petit plus agréable, avec de jolis sous-bois en mousse. Au passage, on passe par une grande "girouette" en métal qui indique le sens du vent pour toute la ville. On s'arrête pour déjeuner au bord d'un lac au bel effet "miroir" tant la météo est sereine aujourd'hui.






Alors qu'une partie du groupe décide de poursuivre l'exploration des chemins sur le plateau, nous préférons redescendre en admirant la vue panoramique sur la cité. En effet, une visite guidée du musée de la Ligue Hanséatique est possible en début d'après midi et il ne faut pas louper cette chance d'en savoir plus sur l'histoire de ces vieilles maisons.





Le guide est un norvégien au français excellent. Il fait juste quelques fautes mignonnes en glissant du coté de l'anglais lorsque le français et l'anglais se ressemblent. Il dira ainsi "apprentice" au lieu de "apprenti". Il nous conte alors la surprenante histoire de ces comptoirs de commerce allemands qui étaient très puissants du XII au XVIIème siècles.






Ces maisons sont classées patrimoine de l'humanité Unesco pour leur valeur démonstrative du mode de vie ici vers 1300. En effet, bien qu'elles aient été reconstruites vers 1700, suite à un des nombreux incendies qui ont ravagé la ville, ce travail a été fait à l'identique de ce qui existait auparavant (plan, technique de construction, aménagement intérieur, mobilier...).

Cette portion du port, ce groupe de maisons en bois et d'entrepôts, était une "ville dans la ville". Ne vivaient ici que des marchands allemands et uniquement des hommes. L'autorité norvégienne s'arrêtait aux portes de la guilde, ce qui n'était pas sans poser problème. De nombreux cas de femmes norvégiennes violées par ces hommes seuls ont été déplorés, à tel point qu'un système de prime avait été mis en place pour encourager la délation entre allemands et tenter de rétablir l'ordre.

Une hiérarchie stricte séparait les différentes étapes du parcours d'un marchand. Apprenti tout d'abord, puis contre-maître et enfin maître. Ces strates de société se retrouvent dans l'architecture même des maisons. Ainsi les apprentis devaient coucher dans des lits-clos sombres et fermés de l'extérieur (pour éviter les escapades nocturnes), alors que le maître disposait d'une belle chambre individuelle parée de tentures et tableaux. Le contre-maître avait la lourde tâche de veiller sur la discipline parmi les apprentis, tout en bénéficiant d'un confort intermédiaire.

Les marchands commerçaient surtout du poisson (morue séchée, hareng), du bois et ces routes maritimes ont ainsi prospéré jusqu'au XVIIème siècle avant de péricliter. Les comptoirs ferment alors peu à peu.






Nous sacrifions à la tradition touristique locale : pour dîner nous dégustons un fish & chips et une assiette de saumon directement sur le port. Puis, étant donné que le jour s'étire ici jusque tard dans la soirée, nous continuons de découvrir cette ville un peu au hasard. La faculté, une église derrière le nouveau port, puis un quartier plein de charme se dessine. Ruelles aux formes alambiquées, maisonnettes colorées, devantures fleuries.

Les maisons sont historiques ou neuves, mais toujours très bien entretenues et décorées avec ce goût "design" célèbre dans le nord de l'Europe. Il faut vraiment prendre le temps de marcher et de sentir cette ambiance calme, détendue qui se dégage de ces quartiers. Les boutiques ferment vers 18h, la ville semble assoupie, comme dans un rêve...




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce 1er blog d'introduction sur la Norvège confirme un récent article sur le classement des meilleurs pays où il fait bon vivre... Cette évaluation du bonheur des êtres humains par nation prend, pour critère majeur, la satisfaction des habitants (espérance de vie et préservation de l’environnement viennent en complément).
Parmi les pays gagnants en Europe, l’Irlande, la Norvège et le Danemark sont à égalité avec un indice de 8,1, suivis de très près par la Finlande et le Canada (8). La France est, quant à elle, à la limite de la bonne satisfaction avec une moyenne de 7,1 !!!
Ce score nous place derrière nos voisins Espagnols, Anglais, Allemands ou Suisses ! La France vit hélas sur une ancienne réputation "De pays où il fait bon Vivre". Nous nous sommes fait devancer depuis longtemps par nos voisins...ce qui nous donne à rêver parfois de mettre "les voiles" vers d'autres horizons ...
A