samedi, juillet 26, 2008

Week-end de marche en Auvergne, les Puys

Le 14 juillet c'est la fête nationale, c'est aussi un jour férié et l'occasion de profiter d'un week-end prolongé. Pour échapper à la grisaille et au béton parisien, en route pour la nature et la marche, loin des routes et du bruit.

Direction l'Auvergne, avec pour objectif la chaîne des puys et son point culminant, le Puy de Dôme. Après avoir usé sa patience dans les fameux bouchons du 14 juillet, c'est enfin l'entrée dans les départements du massif central, avec le barrage de Bort-les-Orgues (120m de haut) et son usine hydro-électrique.

Le paysage change aussi radicalement, faisant place à des routes pittoresques, des gorges vertigineuses, des maisons de pierres volcaniques, des forêts profondes. Sur une crête deux petits monts pointus se dressent, dessinant un passage. Les gens du pays appellent ce lieu la "Brèche de Roland" (la véritable se situant bien sûr dans les Pyrénées).






Une fois sur le plateau, et malgré le ciel couvert et menaçant, c'est un beau paysage vallonné fait d'anciens volcans. Depuis un parking, un chemin balisé mène au Puy Mary.





Pour terminer la journée, une halte à Murat, petite commune typique du Cantal, et sa Caisse d'Epargne historique, flanquée des devises "Ordre, Economie, Travail / Epargne, Prévoyance, Sécurité" !






Le deuxième jour, la promenade à pied commence, sous un ciel toujours très sombre. Départ du lac d'Aydat, plus grand lac naturel d'Auvergne, délimité par les coulées de lave des puys de la Vache et de Lassolas. Le chemin de grande randonnée GR-30 est facile à suivre grâce à son marquage rouge et blanc, et nous amène immédiatement au creux de forêts aux arbres couverts de mousses et au sol noir comme la suie.






Au pied du Puy de la Vache, le paysage se fait déjà lunaire. Une plaine de poudre noire, rouge parfois (à cause de l'oxydation du fer contenu dans la roche volcanique), où la végétation a bien du mal à s'immiscer. Instinctivement on s'attend à sentir sur les pierres la chaleur du coeur de la terre, ou voir surgir des fumerolles, alors que ces volcans éteints depuis longtemps ne restituent que la chaleur du soleil et la rosée matinale...





Et c'est l'ascension. Ce puy est peu élevé (1167 mètres), et un petit effort suffira à surmonter l'escalier de pierre et de bois qui mène au sommet. Là les efforts sont bien récompensés, la vue sur la chaîne des puys alentours est belle, le paysage étonnant, et une éclaircie permet de profiter du soleil. La chaleur des rayons lumineux fait s'évaporer la pluie en une fine couche de brume que le vent fait parfois virevolter.







Non loin de là, une des dépendances du petit Château de Montlosier fait office de gîte d'étape et nous abritera pour la nuit de la pluie torrentielle. Au petit matin, heureusement, l'orage fait place à un beau ciel bleu et la balade peut continuer dans de bonnes conditions.





De nouveau en route, le GR-30 fait place au GR-441. Une immense prairie bordée de monts boisés d'épineux fait penser au grand nord Canadien, ou du moins à l'image que l'on s'en fait. Puis le chemin s'enfonce de nouveau dans la forêt...






Et c'est en fin de matinée que le Puy de Dôme se présente, reconnaissable immédiatement grâce au mât de 73 mètres de sa station TDF. A pied, depuis le col de Ceyssat (1078 m), le chemin des muletiers amène au sommet (1450 m), soit un dénivelé de près de 400 mètres sur une distance assez courte. La montée est assez... sportive.

C'est toutefois à la portée du plus grand nombre à condition de prendre son temps. Les moins courageux peuvent aussi se rendre au sommet par la route à péage. Cette accessibilité a un prix : le sommet est largement bétonné (restaurant panoramique, plate-forme d'observation...), et la valse des autobus déverse sur la nature un flux continuel de CO2. Ce point devrait être résolu en 2012 par la construction... d'un train funiculaire pour remplacer les navettes de bus.

Le lieu fut de tout temps occupé par la civilisation, comme en en témoigne les vestiges du Temple de Mercure au sommet. On note d'ailleurs que si le conseil général est prompt à déverser des tonnes de béton pour faciliter l'accès du site et faire marcher le commerce, il est moins motivé pour mettre en valeur ce patrimoine culturel Romain. Les rares planches d'explication sont d'une qualité indigente.





De là on rejoint la base de la station de télédiffusion et de nombreux chemins sillonnent le dôme afin de pouvoir profiter de la vue dans toutes les directions. Les puys s'enchaînent avec chacun leur forme évasée. Dans la vallée s'étire la ville de Clermont-Ferrand.






Soleil, vents modérés, courants ascendants, les parapentistes s'en donnent à coeur joie et proposent même aux touristes une initiation en "tandem". De loin leur vol a l'air paisible et agréable, mais de près on réalise la violence du vent dans la toile et la rapidité des virages. Brrr !






Paysage de carte postale, les nuages dessinent des ombres sur ces volcans endormis depuis 12 000 ans... Après s'être imprégné de cette vue, c'est la descente au col de Ceyssat et le retour vers la civilisation. Le week-end se termine, ce fut un vrai bol d'air pur et de nature.




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