dimanche, avril 06, 2008

Egypte (p3)

Mercredi matin détente sur le pont du bateau. Une partie du groupe est parti en excursion optionnelle à Abou Simbel. Ce site a beau être de grande renommée, la perspective de trois heures de bus aller, autant retour, dans un convoi militarisé est, à elle seule, déprimante.

La 1ère cataracte du Nil

Après déjeuner, le groupe de nouveau au complet se met en marche pour découvrir un autre aspect du Nil : la 1ère cataracte. Cette formation rocheuse de petits îlots a de tout temps délimité la zone navigable du Nil, en aval, de celle plus sauvage en amont. Elle marque aussi le début du pays Nubien, le peuple noir d'Egypte.

L'après-midi commence par une excursion en felouque, ces bateaux traditionnels à voile triangulaire, vers l'île Kitchener, réserve et centre de recherche biologique aux multiples essences d'arbres et de plantes. Certainement un paradis pour les initiés en botanique... ce n'est qu'un banal jardin public pour les autres. Heureusement, la vue sur le Nil et le désert environnant est remarquable.






Puis, un bateau à moteur nous amène au coeur des cataractes, dans un dédale de canaux bordés d'ajoncs et peuplés d'ibis, poules d'eau, canards, aigrettes... On peut aussi voir les pêcheurs locaux manier le filet selon des méthodes qui remontent sans doute aux pharaons.





Sur le chemin du retour on peut apercevoir un village Nubien coloré ou l'hôtel de luxe Old Cataract, lieu de tournage d'un célèbre film d'après Agatha Christie. Au delà du Nil, c'est déjà le désert et ses randonneurs à dos de chameau.






Le plateau de Giseh

Assouan - Le Caire. Je passe rapidement sur le train wagon-lit de "1ère classe", au confort d'un autre temps. Jeudi matin, après une nuit pluvieuse, l'humidité est palpable et le brouillard bien présent. La première image du plateau est donc un peu surnaturelle.

Si les pyramides sont aux portes du désert, la ville est aux portes des pyramides. Le Caire touche littéralement le site. Si l'on fait face au Sphynx par exemple, les habitations sont à quelques mètres derrière soi. C'est vraiment dommage et le plaisir du lieu en est grandement gâché. A la décharge des gouvernements de l'Egypte moderne, cette urbanisation remonte à plusieurs siècles...





Il est également facile d'être perturbé par la taille de ces "monuments". De loin ils ne sont qu'un paysage, vu tant de fois dans les livres qu'il ne reste pas de place pour la surprise. De près ils sont tellement gigantesques qu'il est quasi impossible de les envisager comme bâtiments. On pense plus à un phénomène naturel, à des mini montagnes...

Ainsi la grande pyramide de Khéops est un assemblage de deux millions de blocs de pierre de 2,5 tonnes en moyenne. Aucune hypothèse sur la technique de construction n'est réellement satisfaisante, et l'intérieur même de la pyramide garde ses secrets. Il ne se passe une décennie sans la découverte d'un nouveau canal d'aération, ou d'une nouvelle piste vers une chambre secrète.

J'apprécie tout particulièrement la théorie selon laquelle les "pierres" des pyramides seraient en fait une sorte de béton moulé sur place...





Le Sphynx semble, en comparaison, bien petit et en bien mauvais état. C'est surtout un exploit d'en prendre une photographie sans touristes tant la foule est dense ici. Il faut dire que la grande pyramide est la seule des sept merveilles du monde antique qui ait survécu au passage des siècles.

Non loin du plateau, à Saqqarah, la pyramide à degrés fut la première grande pyramide construite par l'architecte Imhotep près de 3000 ans avant J-C. Le site a également le mérite d'être beaucoup plus calme et préservé des hordes de touristes. C'est l'occasion de pénétrer dans une pyramide, par un des tunnels d'accès étroits et pentus (Claustrophobes s'abstenir !). A l'intérieur du tombeau, on imagine avec effroi ces millions de tonnes de pierre au dessus de sa tête...

Sur la route de retour vers Le Caire, l'urbanisme absolument non maîtrisé et le manque de services publics de première nécessité (ramassage des ordures...) fait pitié à voir.





Le Caire

Dernier jour du voyage, consacré au Caire Fatimide. Les Fatimides étaient la dynastie d'arabes qui ont apporté au Caire ce quartier musulman, vers l'an mille. Contrairement à d'autres pays du Maghreb, on peut en Egypte visiter les mosquées, en dehors des heures de prières.

La visite commence donc par la grande mosquée "Al-Hâkim", et sa cour intérieure dont le marbre a presque mille ans...





Puis, dans les ruelles, c'est tout un peuple au mode de vie traditionnel qui s'éveille. Qui porte au dessus de sa tête ces pains plats offerts par chaque mosquée aux fidèles à la sortie de la prière, qui transporte des bouteilles de gaz à vélo, qui prépare la terrasse de son café avant l'arrivée des premiers fumeurs de narguilé.






A chaque détour de rue c'est un nouveau minaret, splendide et finement sculpté sous le ciel bleu. Ou bien d'antiques maisons en bois avec ces fenêtres en moucharabieh qui permettent d'une part de s'abriter du soleil, mais surtout de voir sans être vu...






Chemin faisant, avant la visite des souks, on apprécie les petites échoppes épargnées par les ravages de la modernité et de la mondialisation.






Le reste de la journée sera dédié au grand musée archéologique du Caire. La collection du trésor de la tombe de Toutankhamon est tout bonnement fabuleuse. On apprécie d'autant plus que cette visite est à la fin du voyage et bénéficie de tout l'enseignement dispensé par notre guide durant la semaine.

Ainsi se termine ce beau voyage.