dimanche, mars 23, 2008

Egypte (p2)

Lundi matin, le bateau est en attente à l'écluse d'Esna. Malgré la taille imposante de l'édifice, seuls deux bateaux de croisière peuvent passer en même temps, et du coup c'est chacun son tour et il faut s'armer de patience... Il ne viendrait en effet pas à l'idée du gouvernement d'organiser des horaires de passages fixes par bateau, non. C'est premier arrivé premier servi, et les autres patientent.

En comptant la nuit sur place et la matinée, en tout, il nous aura fallu près de 16 heures avant d'être enfin libéré et de pouvoir de nouveau naviguer sur la partie haute du Nil, celle directement sous le grand barrage d'Assouan. Les rives autour d'Esna et à l'approche d'Assouan sont déjà plus urbanisées. Des villes couleur de sable, entre ciel et fleuve.






Edfou

Du coup notre planning s'en trouve un peu chamboulé. Le bateau stationne à quai pour le déjeuner et une calèche nous emmène au temple d'Edfou. Ce mode de transport, s'il est peu confortable, est amusant et permet de traverser la petite ville rapidement tout en découvrant un peu le mode de vie local.





La particularité du temple d'Edfou est l'impressionnant état de conservation des bâtiments. Tout est en place, aussi bien le pylône frontal que les salles sacrées et leurs plafonds. Dans la cour principale, Horus le dieu à tête de faucon garde son sanctuaire.






On peut alors se perdre dans le dédale de couloirs mal éclairés, imaginer le jeu de lumière de bougies sur les murs entièrement sculptés, avant de pénétrer dans le saint des saints, la salle de la barque solaire (le Naos).





Kalabsha

Mardi matin, le bateau est désormais à quai à Assouan, c'est déjà la fin de la partie "croisière" du voyage. Un bus nous amène de l'autre côté du haut barrage d'Assouan, dont une extrémité est marquée par cette étrange sculpture. A la fois oeuvre d'art et bâtiment utilitaire, cette fleur du Lotus abrite le détecteur sismique qui doit alerter les autorités en cas de danger pour le barrage.

Plusieurs temples ont été sauvés des eaux du lac artificiel par ce qui deviendra ensuite l'Unesco. Un petit bateau à moteur nous amène vers Kalabsha, placé sur cet îlot artificiel en 1970. Après Karnak et Edfou, le lieu manque évidemment de grandeur, mais nous sommes les seuls visiteurs, ce qui rend le lieu unique de calme et de sérénité.






Autre surprise, sur l'arrière de l'îlot un tombeau a été déplacé et les peintures murales de toute beauté montrent, par exemple, Pharaon et la déesse nourricière... Hasard ou signe des dieux, Horus le faucon, si bien représenté sur l'enceinte extérieure du temple, nous fait signe haut dans le ciel.







Philaé

La deuxième partie de la journée est consacrée à un autre temple sauvé des flots dans les années 70 : Philaé, dédié à la déesse de l'Amour Isis. Construit tardivement, alors que l'Egypte est dirigée par les Ptolémées et d'influence romaine, ses colonnades aux chapiteaux fleuris de Lotus sont d'un classicisme absolu.





Sur une colonne extérieure, apparition rare, un dieu de la musique, joufflu et dansant, joue de la harpe. A l'intérieur du mur d'enceinte les expéditions françaises de Napoléon, à l'origine de la découverte de nombreux sites, ont marqué leur passage. Lors du retour vers le continent, on aperçoit au loin dans un village une assemblée de pleureuses venues assister à des funérailles.






Quelques heures plus tard, après dîner, c'est en "son et lumière" que Philaé se dévoile, brillante de mille feux. On regrette toutefois que le texte de la version française du spectacle, d'André Castelot, soit aussi daté. Mais c'est une belle ambiance et le cheminement au coeur du temple éclairé est splendide.




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