dimanche, février 03, 2008

Egypte (p1)

Silencieux, mais pas mort... eh oui, ce blog est resté sans voix pendant quelques longs mois. Déménagement, aménagement, vacances... des journées et des week-ends déjà bien occupés, du coup les photos sont restées au fond de l'ordinateur et le blog au repos. Alors une bonne année à tous, et pour bien reprendre 2008, voici un compte-rendu d'une grosse semaine de vacances en Egypte !


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Paris, Louxor, un vol d'un peu plus de 5 heures. Ca commence à être long, mais avec une heure seulement de décalage horaire l'Egypte reste une destination très accessible et reposante. 17 à 20° et grand soleil l'après-midi, un peu moins de 10° le matin : en pleine grisaille parisienne de Janvier, c'est plus qu'appréciable.

Arrivée en fin d'après-midi, le début de soirée est consacré au transfert vers le bateau de croisière "Crown Jubilee" (5 étoiles, catégorie supérieure, 72 mètres de long, 4 ponts). La chambre est spacieuse, digne d'un très bon 3 étoiles en France, et l'accueil chaleureux.

Le bateau est à quai en plein centre de la ville, et le grand temple de Louxor est tout proche (eh oui, je n'avais jamais imaginé que ces grands ensembles antiques puissent être au coeur de la ville !). Après dîner, on peut donc faire le tour du site magnifiquement mis en valeur par un beau jeu de lumière.





À l'entrée du temple se dresse encore le deuxième obélisque offert par Mohammed Ali à la France en 1831. Le premier se trouve bien sûr sur la place de la Concorde, à Paris. Son transport fut un tel périple (le bloc de pierre fait plus de 200 tonnes et son voyage dura quatre années) que, finalement, le deuxième fut laissé en Egypte.

Karnak

2ème jour. Réveil avant l'aube, pour être au lever du soleil sur le site de Karnak, tout proche, et avoir la chance de découvrir le temple avant l'arrivée des hordes de touristes. L'entrée est bordée d'une longue allée de sphinx criocéphales (corps de lion pour la puissance physique, tête de bélier pour l'énergie féconde). Une avenue de 3 km, toute bordée de sphinx, reliait à l'origine les temples de Karnak et de Louxor. Des fouilles récentes ont permis de mettre à jour d'autres portions de l'avenue, dont la plus grande partie est maintenant occupée par la ville.






L'axe du temple, le cheminement mystique qui mène de l'entrée jusqu'au sanctuaire sacré, est aligné sur la course du soleil. La découverte de ce premier grand site du voyage, avec la montée de la lumière dans l'axe des colonnades, est un instant exceptionnel.






Le schéma d'architecture est classique et se retrouvera dans les autres grands temples pendant ce voyage. Le cheminement de l'allée centrale, de l'entrée vers le lieu le plus sacré, traverse plusieurs murailles imposantes (pylônes), une grande cour tout d'abord, puis une salle aux colonnades gigantesques (salle hypostyle), puis un troisième bâtiment au fond duquel se trouvera la chapelle dédiée au Dieu.

Chaque colonne, richement ornée de textes hiéroglyphiques, ou encore les statues géantes de Ramsès II sont dans un état de préservation remarquable. Le climat sec de la région, la protection de l'enfouissement sous les sables ont fait traverser à ces oeuvres des millénaires sans encombre.






La salle hypostyle était autrefois couverte d'un plafond, la lumière ne pénétrant que par des claustras au-dessus des colonnes centrales (le plafond a disparu, mais quelques claustras sont encore en place). Chaque linteau est encore décoré de peintures colorées et chacune des 134 colonnes titanesques est unique.






Plus loin, après le 4ème pylône, dans la cour de Thoutmosis 1er se dresse encore un obélisque de granit fait d'un seul bloc de pierre de près de 30 mètres de haut, commandé par la reine Hatchepsout. La difficulté de travailler cette pierre très dure en fait un momument rarissime et remarquable.





Après la découverte du gigantisme du lieu, il reste à s'y promener, à s'imprégner de l'ambiance, sous l'oeil des gardiens du temple, descendants des prêtres d'Amon Râ ?...






La vallée des rois, des nobles

Deuxième visite de la journée, la grande nécropole thébaine. Peu de photos cette fois : l'extérieur du lieu n'est qu'une montagne aride sans aucun bâtiment autre que les structures d'accueil des touristes (et ils sont nombreux, ici !). Et il est interdit de photographier l'intérieur des tombeaux.

Pourtant on a du mal à croire que les peintures parfaitement conservées sont si anciennes. On les dirait fraîchement peintes... Les tombes de Ramsès I, III et IV sont toutes trois exceptionnelles. On peut trouver sur Internet des photos pour comprendre la beauté des peintures, murs et plafonds de ces trois tombes : Ramsès Ier, Ramsès III et Ramsès IV.





À l'écart des tombes royales, les nobles se faisaient également construire des tombes somptueuses. Certaines sont maintenant situées sous les maisons de petits villages. Ainsi la tombe de Ramose aux murs tantôt sculptés, tantôt peints.

Alors que les scènes représentées dans les tombes royales décrivent la mythologie des princes (justification de leurs liens avec les divinités), les tombes de nobles peuvent se contenter de dépeindre la vie quotidienne et sont donc d'un enseignement précieux sur le mode de vie au temps des pharaons. Ainsi cette belle peinture qui montre un groupe de pleureuses venues soutenir la famille lors des obsèques du noble.






La journée touche à sa fin, retour au bateau. Les paysages changent doucement au rythme de la navigation paisible le long du Nil. Au-delà de la fine bande de terre irriguée le désert se dresse, montagneux et sec. Des enfants interrompent leur partie de foot pour nous saluer. Enfin, le soleil se couche derrière les ajoncs...