lundi, septembre 03, 2007

Gay Pride Paris 2007

La Gay Pride, dont le nom a petit à petit évolué pour devenir la marche des fiertés, s'est déroulée à Paris le 30 juin dernier, lors d'un des rares jours de soleil de cet été. J'habitais à ce moment juste à côté du départ du défilé, et ce Samedi matin je me disais que vraiment un voisin avait dû mettre la techno un peu trop fort...

Quelle ne fut pas ma surprise en sortant dans la rue de découvrir une foule bigarrée et des "sound systems" techno tout le long du boulevard. Départ de Montparnasse vers 13h30, arrivée à la Bastille en fin d'après midi, la marche des fiertés s'échauffait tout juste.





Si c'est historiquement le symbole de la liberté pour les homosexuels, cette manifestation se veut désormais ouverte à tous, hétéros compris. Et c'est vrai que c'est pour tous l'occasion de profiter d'une très bonne musique techno / transe en plein air, dans les rues de Paris, et l'esprit festif est vite communicatif. Tout le monde danse en suivant les chars, y compris sur les abris de bus (ont-t-ils été conçus pour résister à ça ?).






La très célèbre campagne "Free Hugs" est même arrivée ici ! Que de chemin parcouru depuis Sidney et cette vidéo amateur sur YouTube (prix "Most Inspirational" des YouTube Video Awards 2006). Les gothiques sont également de la fête.






Tatouages, froufrous, coiffures, toutes les différences s'affichent au lieu de se cacher, et c'est un festival de couleurs. Même s'il est parfois difficile de se frayer un chemin dans cette foule, l'ambiance est électrique.






Quelques images volées au détour d'une rue, d'un boulevard... quelques costumes étranges parmis les 700,000 personnes du défilé.







Mais surtout quelques portraits, brefs instants de complicité entre mon objectif et ces gens qui s'exhibent fièrement. Je les remercie.







Et au final, une seule chose compte vraiment : l'amour...



mercredi, août 15, 2007

Hong Kong (p3)

Dimanche, le soleil brille toujours et la chaleur est aussi étouffante que la veille. Je me dégourdis les jambes et trouve un brunch dans Central. Le centre ville est envahi de femmes philippines qui s'organisent des vastes pique-niques sur le béton. Etrange... J'apprendrai plus tard que le dimanche est le jour de repos des employés de maison ! Ce sont donc les bonnes de tous les riches blancs de la ville qui prennent ainsi possession des rues. Car la rue est le seul lieu qui leur est autorisé : elles sont persona non grata dans les centres commerciaux et autres grands magasins de luxe...

Oh là là, il me faut changer d'air. Cette ambiance néo-coloniale me révolte. Mon guide indique une île proche, Lantau, comme étant un sanctuaire bouddhiste important. C'est parti, le métro ultra moderne m'amène jusqu'au pied d'un téléphérique tout neuf. Hélas, je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée, la file d'attente est longue...

Quand enfin arrive le moment de prendre mon ticket, je découvre qu'il est assorti d'un droit d'entrée pour des "attractions". Tout ceci ressemble fort à une arnaque commerciale, je crains le pire, mais j'ai fait la queue pendant près d'une heure alors je continue !

La montée en téléphérique est impressionante et belle. Vue sur la mer et les îles environnantes (un peu gâchée toutefois par l'aspect très industriel de la zone aéroportuaire toute neuve le long de Lantau).





J'arrive au sommet et je découvre un véritable disneyland bouddhiste. Parodie de religion, temple de pacotille, les foules se pressent pour admirer le plus grand bouddha assis, extérieur, en bronze au monde. Sauf que loin d'être une antiquité, cette statue a été fondue en 1993.





Même les traditions les plus simples sont ici bafouées : il est par exemple interdit de jeter des pièces aux statues (inscription "don't throw coin"), qui sont de plus isolées du public par des grilles. Quant au village "traditionnel" proche du bouddha, ses maisons abritent en fait Starbucks et McDonalds.





Après chaque attraction ou visite la sortie se fait obligatoirement par un magasin de souvenirs. J'ai bien essayé une fois de l'éviter en prenant une porte de service, mais je me suis vite fait rappeler à l'ordre pour bien suivre le troupeau docile.

Les touristes chinois, eux, ont l'air très heureux dans ce cauchemar de mondialisation. Il vaut mieux en rire et retenir le paysage, seul intérêt de ce lieu.





Le soir, de retour à Central, des amis m'emmènent dîner au Peak, le sommet et centre de l'île depuis lequel on a une vue plongeante sur la ville et la baie. Le temps se couvre, les nuages se font menaçants, la nuit sera orageuse...

C'est sur belle image que s'achève ma visite à Hong-Kong.



dimanche, août 12, 2007

Hong Kong (p2)





Après une matinée bien chargée entre le béton et le verre de Central, je me dis qu'il serait intéressant de traverser la mer pour explorer le continent en face. Je me décide pour une grande promenade à pied : le métro m'amène jusque Mong Kok sur la presqu'île de Kowloon.





Après un bref détour au marché aux fleurs, en fait un alignement de fleuristes sans grande originalité ni finesse, je me retrouve rapidement dans un immense marché où tout se vend : fruits, légumes, électronique, bijoux en jade, ... Les étals sont colorés et fouillis. L'amabilité chinoise est ici de mise : chacune de mes photos est ponctuée d'une engueulade en règle sur le ton "sale touriste qui n'achète rien"...






Le contraste avec Central est incroyable. Après le luxe, la propreté chirurgicale et froide, on tombe ici en plein dans l'atmosphère d'un pays en voie de développement. Les moyens de transport sont à la mesure du niveau de vie, et l'état des habitations frise l'insalubrité. Cela ne rebute visiblement pas les annonceurs toujours à court d'espace pour leur matraquage publicitaire.






Parfois, au milieu de ces rues délabrées, un îlot flambant neuf détonne. On dirait presque qu'une machine à avancer dans le temps a coupé la ville en parcelles. Ces chinois l'air un peu perdu et pris entre ces deux mondes auront-t-ils les moyens de continuer à vivre ici ou bien seront-t-ils expulsés plus loin vers les "New Territories" au fur et à mesure de la rénovation de Kowloon ?





Au terme d'une longue marche de plus de 2 heures j'arrive enfin aux abords de la baie. Dans ce quartier se tient un marché de nuit, éclairé aux lampions. Mais je décide de passer rapidement car je ne me sens pas en sécurité. Des chinois louches et tatoués traînent et me regardent en coin... Je rejoins l'avenue toute proche, plus passante et touristique et presse le pas vers le port.





Enfin, me voici en face de Central et ses tours. Que de chemin parcouru depuis le matin ! Je suis fourbu. Je me pose sur le front de mer pour attendre tranquillement la tombée de la nuit, en regardant passer les bateaux : paquebots de croisière, porte-containers ou jonques traditionelles pour les touristes.





Alors que la nuit se fait plus sombre les gratte-ciel de Central s'illuminent en un show coloré. Quelle audace architecturale, quelle débauche d'énergie ! C'est sans nul doute la plus belle vue de Hong Kong, celle qui permet en tout cas d'en apprécier la folie mégalomane.



mardi, juillet 31, 2007

Hong Kong (p1)

Retour en arrière de quelques semaines. Avant de rentrer en France, j'ai eu la chance de faire une étape par Hong Kong. Quelques jours à mi course entre Europe et Asie, entre Orient et Occident. L'arrivée est spectaculaire, dans le nouvel aéroport flambant neuf, projet pharaonique qui a installé un des plus grands espaces de transport au monde sur des terres artificielles, volées à la mer...





Très commode aussi. Un train à haute vitesse amène les voyageurs du hall ensoleillé de l'aéroport à l'île centrale de Hong Kong (dont le quartier résidentiel est le bien nommé "Central") en 20 minutes. Plus exactement on arrive dans le sous-sol de IFC2. Construit en 2003, ce complexe de bureaux et centres commerciaux grand luxe domine l'île avec sa tour de 415 mètres. C'est au 60ème étage que je vais travailler quelques jours...





Samedi matin, déjà la chaleur et la moiteur rendent la marche à l'extérieur difficile, mais ce n'est qu'à pied que les villes se dévoilent, alors je me lance à l'assaut du centre. Je quitte IFC2 et longe le port et les navettes couleur vert "anglais" qui relient l'île de Hong Kong au continent.





Dès le début de ma promenade, Central n'offre au regard que d'immenses gratte-ciel en verre et acier, et c'est avec la plus grande difficulté que l'on navigue entre les routes à plusieurs étages et les bâtiments. Les piétons sont relégués sur des passerelles, des passages souterrains, des contre-allées. Certaines constructions sortent toutefois du lot, tel le Bank Of China Building, sombre et zébré de losanges blancs...





Coincé au milieu de cet enfer de béton un petit "parc" (si l'on peut dire !) propose quelques arbres, et surtout un peu d'ombre. Quelle chaleur... j'ai marché à peine une demie-heure et je suis littéralement en eau. Des chinois, nullement incommodés par la moiteur, font leurs exercices Tai Chi matinaux.





De là, en remontant vers le sommet de l'île, le paysage ne s'arrange pas, bien au contraire. Toujours plus de béton, de verre, d'acier. Et toujours ces passerelles inhumaines et vides, ces esplanades inhospitalières...






Comment respirer lorsqu'il fait 40 degrés à l'ombre et que le ciel même est encastré et inaccessible au regard ?





Au secours. Help. Je cherche de l'air frais, de l'espace, de la verdure. Sur l'arrière du Citibank Building, ce qui doit être un des plus grands parcs de Central permet de reprendre ses esprits. L'endroit est pourtant minuscule, coincé entre deux autoroutes, mais on peut y apprécier quelques bâtiments historiques de style colonial anglais.






L'heure du déjeuner approche, je retourne doucement vers mon point de départ. Chaque avenue réverbère le soleil de plomb et la seule activité raisonnable semble bien être le passe temps favori à Hong Kong : le shopping. Le coeur de la ville n'est finalement qu'une succession de centres commerciaux luxueux et... climatisés !





Je rentre donc me reposer un peu à mon hôtel, non sans emporter cette image volée d'un moine prêchant sur une des nombreuses passerelles qui surplombent le ballet infini des taxis rouges. A suivre...