dimanche, novembre 26, 2006

Les lumières de noël

Hier soir la nuit tombée l'atmosphère était douce, 12° pour fin novembre, c'est bien agréable. Alors c'était l'occasion d'une bonne marche pour admirer les lumières de noël. Petit tour de l'architecture d'Omotesando d'abord. Le bâtiment Laforet (grand magasin de mode très jeune et très débridée) et son immense sapin. Le building Dior.





L'étrange bâtiment de la "Japan Nursing Association", juste à côté de Burberry, et la devanture d'Armani dont la couleur change avec les saisons. En ce moment c'est rouge comme l'automne. Et le Gap dans lequel on devine Laforet en réflexion.





Les vitrines d'Omotesando se parent de mille feux (telle cette installation lumineuse étrange chez Vuitton) et les mannequins se font belles chez Chanel pour émerveiller les acheteurs et provoquer leur frénésie de shopping pour les fêtes.





Tandis qu'une nouvelle galerie d'Omotesando Hills présente de magnifiques kimonos.





Puis direction Roppongi Hills. Cet immense complexe de bureaux, commerces, cinémas, au plein coeur du quartier "américanisé" de Roppongi est dominé par la Mori Tower. Quel monument !





L'esplanade principale abrite l'araignée géante, sculpture de Louise Bourgeois. Hasard étrange, cette oeuvre a été créée pour l'inauguration de la Tate Modern à Londres où j'avais eu le plaisir de l'admirer lorsque j'y habitais. Quelle ne fut pas ma surprise de la retrouver à Tokyo ! J'aime toujours autant cette figure fantasmagorique dont les longues jambes me rappellent les éléphants longilignes de Dali.





De là, en prenant le passage ouest, on arrive dans une belle avenue bordée de boutiques de luxe. Vuitton (photo de gauche), Tiffany (photo de droite), Baccarat, etc. Les arbres sont parés, au loin Tokyo Tower.






Pour terminer cette balade, dans la vitrine d'Issey Miyake, de délicates suspensions en forme d'automne.



dimanche, novembre 12, 2006

Kyoto, 4ème (et dernière) partie

Un peu moins fatigués que le premier jour, sur les conseils de notre hôte, nous partons voir Kyoto "by night" et surtout le temple Kodai-ji réputé pour son illumination nocturne. En chemin, vue sur Kyoto Tower de près, et de loin.





A Kodai-ji dès l'entrée l'on est accueilli par le kanji "rêve" mystérieusement éclairé à la bougie. Le cheminement dans les jardins illuminés commence alors. Quelques plots dessinent le chemin et le vert des arbres resplendit dans la nuit.





C'est magique. Quelle ambiance ! Les éclairages sont de toute beauté. La composition des jardins est sublimée, les bâtiments se découpent dans la nuit. Et sur les hauteurs cette forêt de bambous nous transporte effectivement dans un monde de rêve.






En sortant, des bambous nains s'amusent à se dessiner en ombres chinoises (japonaises?) sur le mur du temple. Puis les petites ruelles traditionnelles de ce joli quartier (bordées des meilleurs Ryokans de la ville) nous ramènent à pied vers le centre.






Le long de la rivière, au Nord de l'autre côté de Gion, s'étire en quelques ruelles Pontocho, le quartier des plaisirs. Bars, restaurants, boîtes de nuit. L'architecture reste intemporelle avec ces petites maisons en bois machiya. Lors de leur construction l'immobilier était taxé selon la longueur de rue utilisée. Pour contourner les règles, les maisons s'expriment donc tout en profondeur (jusque 100 mètres !) avec de minuscules corridors pour accéder aux pièces sur l'arrière.





3ème jour.

Sur rendez-vous uniquement, et en Japonais uniquement, la maison Nijo Jinya permet de découvrir une maison bourgeoise de la fin XIXème. C'est une visite incroyable, la bâtisse semble simple au premier abord, avec son entrée humble (est-ce bien ici ? mais oui, on nous fait signe d'entrer), mais c'est en fait un édifice de 1 650 m2 et 24 pièces, tout en raffinement et en surprises, classé trésor national.

La guide insiste sur de nombreux détails d'architecture. Panneaux discrètement décorés de fleurs ou de hérons, volets coulissants pour se protéger de la chaleur d'été, pièce en parquet (au lieu de tatamis) dédiée aux représentations de Kabuki ou de Noh, etc.

Mais surtout on découvre médusés de nombreux passages secrets, des escaliers escamotables ou en cul-de-sac, ou encore ces salles au plafond bas pour empêcher les combats au sabre ! Sous des apparences de simple habitation, se cache en fait une architecture défensive très efficace.

En effet la maison recevait régulièrement des daimyo (puissants seigneurs féodaux) venus rendre hommage à l'empereur. Et pour leur protection, plutôt que des douves et des murailles, les propriétaires ont usé de la ruse pour faire de leur maison un lieu à la fois confortable, raffiné et sûr. (Photos interdites dans la maison).

Deux rues plus loin, dans un style très différent, les daimyo pouvaient aussi séjourner dans le très fortifié Nijo-jo. Résidence à Kyoto du Shogun Tokugawa Ieyasu (le même qui est à l'origine des temples de Nikko), l'ensemble (début XVIIème) témoigne de la puissance militaire de son gouvernement.





Pourtant, passé l'entrée massive et protégée par des douves, on retrouve la beauté des décorations et des jardins. Avec un imaginaire basé sur les austères donjons occidentaux, il reste difficile d'associer de tels lieux avec des activités militaires.






Et c'est déjà l'heure de quitter cette ville extraordinaire. Nous avons manqué de peu les feuilles rouges (qui commencent tout juste comme sur ce bel arbre), dommage. Ca sera l'occasion de revenir l'année prochaine ! Le shinkansen nous ramène alors à Tokyo à pleine vitesse...






F I N

samedi, novembre 11, 2006

Kyoto, 3ème partie

Afin de se rapprocher du centre, cette deuxième journée commence par Sanjusangen-do. Trésor national, un long (120 mètres) et sombre bâtiment intrigue. Pas une fenêtre, pas très accueillant ! Mais il ne faut pas se laisser intimider car c'est à l'intérieur que se trouve la surprise : 1001 statues de Kannon (déesse Bouddhiste de la pitié) ! Bien alignées, tout d'abord elles semblent toutes identiques, mais à bien y regarder chacune présente des infimes différences. Chaque statue symbolise 33 incarnations de la déesse, et ainsi c'est une armée de 33,033 Kannon qui attend patiemment de sauver l'humanité.


 



Soixante-dix sculpteurs ont travaillé sur le chef d'oeuvre, achevé en 1255, sous la direction du maître Tankei qui a personnellement réalisé la grande Kannon centrale alors qu'il avait 82 ans. Devant l'alignement des gardiens effrayants veillent... (photos interdites dans le bâtiment, les images viennent de la brochure).


 


En remontant vers le nord une étrange statue attire l'oeil dans un jardin privé. Puis, peu avant de bifurquer vers l'est, dans une ruelle calme et loin du tumulte touristique, on peut visiter la maison de Kawai Kanjiro, potier inventif et de renommée internationale (1890-1966). La demeure est pleine d'un charme rustique et intemporel.






Sur l'arrière de la maison l'atelier et l'énorme four. La cuisson nécessitait plusieurs jours pour atteindre la bonne température. On apprécie surtout l'ambiance reposante de la maison. Les parois en papier donnent une lumière douce, et chaque recoin fait penser à ces natures mortes de peinture flamande.






Après cette pause pleine de délicatesse, il est temps de retrouver un itinéraire plus touristique. A flanc de colline, Kiyomizu-dera acueuille le visiteur par sa porte orange décorée d'étranges dragons (?). Ici des temples se sont succédés depuis l'an 780, mais les bâtiments actuels datent de 1630.





Il faut suivre la horde patiemment (que de monde !) pour accéder aux célèbres plateformes qui dominent la vallée boisée. Dominant Kyoto, la vue est belle (on devine Kyoto Tower), l'architecture magique, comme suspendue. À l'intérieur, quelques croyants prennent la peine de s'arrêter prier.





Après tant de monde, qu'il est bon de retrouver le calme des ruelles du centre ! Dans le quartier historique de Gion, les petites maisons en bois abritent des restaurants, des magasins traditionnels (kimonos, spécialités culinaires locales...), des tea houses, et bien sûr des résidences de geishas. Quels mystères derrière ces parois en papier ? La plupart de ces établissements très privés n'accueillent que sur rendez-vous, voire sur invitation. Kyoto garde ses secrets...






Au bout de la rue c'est un peu par hasard que nous découvrons le très paisible Kennin-ji. Le plus ancien temple Zen de Kyoto (fondé en 1200) semble entièrement voué à la méditation. Deux jardins mélangent végétal et minéral de manière exquise. La composition du premier apporte les trois formes primaires (carré, cercle, triangle). Le deuxième permet de se relaxer en admirant une belle composition de rochers.





Sur l'arrière du temple un autre jardin de pierre suggère monts et rivières par le biais de rochers, de mousses, et de gravier soigneusement ratissé. Un dernier bâtiment héberge sur son plafond deux dragons jumeaux, créatures protectrices des enseignements bouddhistes.






à suivre...