mercredi, décembre 17, 2008

Pérou (p5)

17 août : Machu Picchu

De bon matin nous prenons le train à Ollantaytambo où nous avons passé la nuit. Au bout de la ligne, terminus, le petit village de Aguas Calientes était connu à l'époque coloniale pour ses sources thermales. Depuis la découverte du site, la petite bourgade s'est agrandie et a vu fleurir les hôtels, certains de luxe, et se fait appeler aujourd'hui Machu Picchu Pueblo.

Il n'y a pas de gare ; le train s'arrête en plein centre ville, traversé de part en part par la voie ferrée. Des navettes de bus permettent alors de monter au site archéologique, classé "patrimoine de l'humanité" par l'Unesco. Il est impossible de s'y rendre en voiture, c'est là une mesure de préservation qui a été prise par le gouvernement. Les seuls accès sont à pied ou en transport en commun.





La route monte en lacets étroits le long du mont Picchu. Ce lien Google Map permet de bien se rendre compte de la géographie du lieu. Le bus nous dépose à l'entrée des visiteurs, et de là il faut encore 20 bonnes minutes de marche sur des escaliers très pentus pour arriver au sommet, d'où on est immédiatement époustouflé par la vue "de carte postale".





Pour mémoire, si Machu Picchu est si bien conservé c'est qu'il a été le grand oublié des invasions espagnoles. D'accès difficile, sans grand intérêt militaire, il fut vite abandonné par les conquistadores et petit à petit délaissé par ses habitants. Certains pensent que c'est le tarissement de la source d'eau, suite à un mouvement de terrain, qui a forcé les derniers incas à s'exiler.

Envahi par la végétation, il n'était pas évident même pour des chercheurs aventureux de retrouver ce site. Ce n'est donc qu'en 1911 que l'historien américain Hiram Bingham, guidé par un jeune paysan rencontré par hasard à Aguas Calientes, retrouve l'entrée de la cité cachée et commence les fouilles.





Avec la poursuite des recherches et la mise à jour dans les années 80 de nombreux autres sites tout proches, on sait maintenant que la cité fait partie d'un vaste ensemble de villes perchées reliées entre elles par le "Chemin de l'Inca". La qualité de construction est impressionnante : après cinq siècles sans entretien et malgré les pluies torrentielles, les assauts de la végétation et les violents séismes qui secouent la région, les murs sont toujours parfaitement alignés et solides.

Seule exception : une des grandes façades au pied de l'observatoire astral est très fissurée. Les géologues pensent en effet que la moitié est de ce vieux piton rocheux se détache petit à petit de la montagne. Un jour c'est tout un pan de Machu Picchu qui tombera dans la vallée... même les architectes de génie Incas ne peuvent rien contre ça.





Comme tout centre religieux inca, Machu Picchu dispose d'un temple du soleil (à gauche) construit en hauteur autour d'une grande roche plate et d'un temple de la lune (à droite), dans les bas étages, architecturé autour d'une grotte naturelle.

On reconnaît là l'esprit du bâtisseur inca. Il s'adapte à l'environnement, il profite des roches déjà présentes et de la configuration du lieu plutôt que de s'imposer à la nature. Une démarche écologiquement responsable, en somme.

Lieu le plus sacré, le temple du soleil est l'édifice le plus abouti du site. L'assemblage des pierres est d'une minutie étonnante, et l'orientation de chaque ouverture se fait sur un axe astrologique très précis.





La qualité de construction est bien sûr un des éléments de la magie du lieu qui a marqué des générations de visiteurs. Mais on est également abasourdi par l'écrin montagneux dans lequel est posé ce joyau. Des pics, des monts, des plateaux, en plusieurs cordillères successives forment l'horizon et font jouer la lumière et les tons de vert.






Mais Machu Picchu était aussi un important centre d'agriculture avec de nombreuses terrasses tant à l'intérieur de la cité que sur ses flancs. Nous profitons du soleil de midi pour y faire une petite sieste...

Contrairement à la majorité des visiteurs, nous passerons la nuit au village en bas, et nous ne sommes pas limités par l'heure. Dès le milieu d'après-midi la foule repart prendre le dernier train et nous voilà tranquilles pour flâner dans ces vieilles pierres.






Dernier coup d'oeil avant de redescendre, le soleil est bas et diffuse une lumière dorée sur le chef d'oeuvre d'une civilisation perdue...




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