mercredi, juin 06, 2007

Autour de Fuji-san (p2)

Deuxième jour, de bon matin, direction le temple principal de Kawaguchiko. Pour une si petite ville le sanctuaire est vaste, calme, et très bien tenu. Une longue allée bordée de cèdres mène à la porte principale.

C'est avec beaucoup de chance que je tombe sur les ultimes préparatifs d'un mariage traditionnel. Le couple de jeunes époux se prête à la séance photo sous les regards protecteurs de leurs aînées en sobres kimonos noirs assortis...






Il faut alors prendre le temps d'admirer les détails raffinés, dans l'architecture du bâtiment ou des jardins. Les érables du japon brillent sous le soleil. Sur l'arrière ce sont les bannières rouges et blanches qui captent la lumière tandis qu'un fier dragon offre au visiteur l'eau sacrée pour se purifier.







Des cinq lacs qui bordent le mont Fuji, si Kawaguchiko est le plus grand, le lac Shijiko est l'un des plus petits. Les pêcheurs utilisent de drôles de barques à mini moteur électrique sur l'eau verte, sous la silhouette protectrice et lointaine de la montagne.





Autour du lac une promenade dans les bois permet de découvrir un paysage de roches de lave envahies par une nature sauvage, par des grandes grandes fougères. Après le cataclysme de la force brute venue du fond de la terre, la vie a repris ses droits.





Cette visite de la région de Fuji-san se terminera par un musée. Fruit du délire créatif de Kubota Ichiku, le lieu présente son travail de peinture sur soie. L'architecture rappelle l'espagnol Gaudi, mais les rues de la capitale catalogne sont remplacées par un écrin de verdure. Au centre, le bâtiment principale expose le chef d'oeuvre de l'artiste, un ensemble de 45 kimonos qui évoquent les saisons.






Les oeuvres ne sont pas forcément à mon goût, mais le parc offre quelques autres surprises, tel ce cheval lui aussi hispanisant, ou cette déesse hindoue dans une grotte humide et cachée. Le mot de la fin sera pour ces sublimes fleurs de glycine sous le grand soleil du mois de mai.




mardi, juin 05, 2007

Autour de Fuji-san (p1)

Le temps est magnifique en ce dernier week-end de Mai, et il reste un lieu mythique proche de Tokyo que je n'ai pas encore visité : le Mont Fuji. Le célèbre volcan est la plus haute montagne du Japon à 3776 mètres, et sa belle silhouette se pare de neige de novembre à mai. Certaines personnes choisissent d'en faire l'ascension, mais je préfère m'en tenir aux vues depuis la vallée, en visitant les lacs qui l'entourent.

Depuis la gare de Shinjuku, les week-ends, un train direct amène le voyageur jusque la petite ville de Kawaguchiko en un peu plus de deux heures. Le ton est donne dès l'arrivée : petite gare à l'allure vaguement montagneuse, un antique wagon exposé sur le parvis, sur fond de Fuji-san.





Le temps de louer une voiture (c'est très commode d'utiliser le train et de réserver une voiture à Kawaguchiko plutôt que de devoir affronter le trajet -et les bouchons- depuis Tokyo), et c'est déjà l'heure du déjeuner. La route qui part de la gare et longe le plus grand lac propose de nombreux restaurants plus ou moins "à touristes" et plus ou moins traditionnels.

Le choix sera une grande auberge qui propose une spécialité locale : les pâtes "Hoto", un grand bol d'Udon (soupe avec des grosse pâtes épaisses) et de légumes (choux, potiron, champignons, épices). C'est végétarien, très bon et "ça cale". Le lieu est magnifique : tout en bois, panneaux en papier coulissants, sols en tatamis.






Kawaguchiko est donc le nom de cette petite ville, mais surtout du plus grand des cinq lacs qui entourent Fuji-san. De là, un minuscule et antique téléphérique permet de monter sur le mont Tenjo pour profiter de la vue. L'été approche et l'air déjà se charge d'humidité. Une brume masque un peu la vue sur Mt Fuji ou sur le Lac. Dans la vallée, au pied du volcan, on peut voir le Fuji Q High Land un parc d'attractions célèbre pour ses montagnes russes parmi les plus longues du monde.





La ville elle-même ne présente que peu d'intérêt en dehors de ses hôtels et restaurants pour touristes. Un petit temple conserve dans un curieux sanctuaire un accoutrement de samurai et cette mignonne petite statue à l'allure très design (un simple trait pour l'oeil, pas de bouche, on n'est pas loin de 'Hello Kitty' !).





Mais le tour du lac c'est aussi des bâtiments fantômes, complètement abandonnés, ou des arrières de vieux hôtels pas franchement reluisants... Mais le lac reste beau, avec ses eaux claires et ses berges de roche volcanique. Les poissons pullulent dans ces eaux pures, paradis des pêcheurs.






Pour avoir une vue moins brumeuse de Fuji-san, il faut s'en rapprocher. Une route permet de joindre, à une trentaine de Kms de Kawaguchiko, la 5ème station d'ascension (un peu plus de 2000 mètres d'altitude). De là un chemin de randonnée permet aux courageux de poursuivre sur les 6ème, 7ème... stations, jusqu'au sommet.

Le village de la 5ème station, fait de vieux cafés et magasins de souvenirs, ne présente aucun intérêt, mais un large sentier permet de respirer l'air pur et de toucher du doigt les neiges du Fuji Yama...





Une fois en altitude, la brume cette fois empêche d'avoir une vue claire sur la vallée, mais le panorama n'en est pas moins magnifique. En contrebas de la 5ème station un chemin de randonnée permet tout d'abord de joindre ce petit temple réduit à sa plus simple expression. Sous le Torii, une paire d'énormes sandales traditionelles à talon unique et central, comme des échasses.






La vue est alors typiquement Japonaise : Fuji-san dans le décor, un Torii rouge au premier plan. Le sentier permet alors en une heure et demie de se promener dans un décor de rocailles volcaniques avec des arbres torturés par les hivers sous la neige et encore d'autres magnifiques aperçus sur le mont Fuji.







Il se fait déjà tard, et il est temps de rentrer à l'hôtel sur le bord du lac pour profiter d'un jacuzzi privé extérieur, avec vue sur la montagne...

samedi, juin 02, 2007

Nikko, les gorges de Kanmangafuchi

La journée à Nikko se poursuit par une visite un peu moins populaire, à l'écart du grand sanctuaire central. Il faut marcher un quart d'heure dans les petites ruelles en contrebas du Toshogu pour arriver à cette porte qui s'ouvre sur un beau jardin.





On y trouve un autre de ces étranges monuments en bronze en forme de vaisseau spatial. Puis un sentier forestier longe la gorge. Cette formation rocailleuse est née d'une éruption d'un volcan proche (Mt Natai), et la vue est pittoresque. Rochers géants, forêt, eau limpide et parfois tintée de bleue (source thermale ?).





Sur la gauche du sentier, faisant face à la gorge, une succession de 70 figures de la divinité bouddhiste Jizo sont encore en place (il y en avait 100 lors de l'édification du lieu au milieu du XVIIème). Ce lieu est donc nommé "Hyaku-jizu" : le lieu des 100 Jizous.






C'est une promenade bien agréable, paisible, quasiment sans croiser un seul autre touriste. Sur le chemin du retour, dans ces petites ruelles, un petit temple de quartier simple et fleuri est particulièrement bien tenu.






Un train direct ramène les visiteurs à Tokyo en un peu moins de deux heures. Le soleil se couche et transforme les rizières en miroirs dorés, sous un ciel bas et menaçant. Il pleuvra ce soir, c'est certain.