dimanche, décembre 31, 2006

Kawagoe, Saitama-ken

L'hiver Japonais est bien là maintenant. Froid (zéro la nuit, pas plus de 6/7° en journée), mais un ciel d'azur, et l'air est sec et pur. Le temps idéal pour de belles photos, il faut juste être un peu courageux, et bien se couvrir.

Pour une petite sortie d'une journée, direction Kawagoe dans la préfecture de Saitama (préfecture se dit "ken" sauf pour la préfecture capitale qui se dit "to", on parle ainsi de Saitama-ken et Tokyo-to). Cette petite ville se situe donc 40 km au nord de Tokyo, et est le terminus de la ligne Seibu-Shinjuku et ses jolis petits trains jaunes.





La ville se situe sur une ancienne route de commerce, et l'essentiel des denrées qui devaient arriver à Tokyo par terre passaient ici. C'était donc un lieu de prospérité et de riches marchands y ont construit de nombreux magasins et entrepôts dans un style très particulier.





Il reste une trentaine de ces maisons alignées sur la rue principale, ce qui vaut à ce quartier le surnom de "Little Edo" (Edo est le nom médiéval de Tokyo). Ces kurazukuri de deux étages étaient conçues pour résister au feu, danger principal pour ces entrepôts de richesses. L'architecture est vraiment étrange et défensive. Des toitures en pierre, et ces fenêtres aux volets épais comme des murs...





Mais malgré toutes ces protections, nombre de ces maisons n'ont pas résisté aux divers incendies ni à la modernisation de la ville. Celles qui restent proposent aux touristes des marchandises traditionnelles : confiseries locales, souvenirs, ou encore ce riche marchand de katana où les couteaux à sushi et les sabres se négocient de 300€ à 8000€...





Toujours cette préoccupation du feu : un beffroi en bois, reconstruit en 1894, abrite la cloche qui avertissait la population d'un incendie. Maintenant motorisée, la cloche sonne les heures.





Entre ces maisons anciennes, certaines ruelles ont gardé un aspect réellement authentique, et peuvent mener le visiteur vers des petits temples de quartiers. Tel celui-ci, Choki-in, qui offre le spectacle d'un Buddha en méditation. Semblant flotter au-dessus de la fontaine, si maigre qu'il est à la fois effrayant et touchant, comme un vieux sage.






Outre le quartier marchand, la ville abrite également un grand sanctuaire zen Kita-in. Etabli dès l'an 830, il a pris de l'ampleur lorsque le Shogun Ieyasu (celui de Nikko et de Kyoto, encore lui !) a déclaré le prêtre local un "Buddha vivant". Alors bien sûr on retrouve le style décoratif de Nikko sur un mini Tosho-gu : oiseaux, dragons, richement sculptés et colorés.





Le lieu est d'un calme absolu. Absolument aucun touriste, les rares locaux commencent à préparer les festivités du changement d'année. Le bâtiment principal s'est orné de ses plus belles couleurs et les marchandises religieuses sont entassées dans un coin avant d'être mises en boutique.





Le lieu est si sacré que lorsqu'un incendie détruit le temple en 1638, le Shogun fait don d'un bâtiment du château impérial. Démonté et reconstruit pierre par pierre ici, c'est actuellement le seul vestige de l'originel "Château Edo" médiéval. Malheureusement pour moi, parce que c'est le week-end de nouvel an, la visite est fermée et je ne pourrais pas voir le beau jardin ni les 540 statues de "Rakan" (nains disciples de Buddha)...

Je me console en faisant le tour du parc, si paisible.








Petite note culturelle : pour bien commencer la nouvelle année, il est coutume d'accrocher à sa porte une décoration faite d'un brin de sapin "Kadomatsu" (qui apporte la chance), et de cette corde en papier "Shimenawa" (qui protège l'entrée contre les mauvais esprits).



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que cette nouvelle année soit belle et heureuse pour Toi ...Isabelle