dimanche, novembre 12, 2006

Kyoto, 4ème (et dernière) partie

Un peu moins fatigués que le premier jour, sur les conseils de notre hôte, nous partons voir Kyoto "by night" et surtout le temple Kodai-ji réputé pour son illumination nocturne. En chemin, vue sur Kyoto Tower de près, et de loin.





A Kodai-ji dès l'entrée l'on est accueilli par le kanji "rêve" mystérieusement éclairé à la bougie. Le cheminement dans les jardins illuminés commence alors. Quelques plots dessinent le chemin et le vert des arbres resplendit dans la nuit.





C'est magique. Quelle ambiance ! Les éclairages sont de toute beauté. La composition des jardins est sublimée, les bâtiments se découpent dans la nuit. Et sur les hauteurs cette forêt de bambous nous transporte effectivement dans un monde de rêve.






En sortant, des bambous nains s'amusent à se dessiner en ombres chinoises (japonaises?) sur le mur du temple. Puis les petites ruelles traditionnelles de ce joli quartier (bordées des meilleurs Ryokans de la ville) nous ramènent à pied vers le centre.






Le long de la rivière, au Nord de l'autre côté de Gion, s'étire en quelques ruelles Pontocho, le quartier des plaisirs. Bars, restaurants, boîtes de nuit. L'architecture reste intemporelle avec ces petites maisons en bois machiya. Lors de leur construction l'immobilier était taxé selon la longueur de rue utilisée. Pour contourner les règles, les maisons s'expriment donc tout en profondeur (jusque 100 mètres !) avec de minuscules corridors pour accéder aux pièces sur l'arrière.





3ème jour.

Sur rendez-vous uniquement, et en Japonais uniquement, la maison Nijo Jinya permet de découvrir une maison bourgeoise de la fin XIXème. C'est une visite incroyable, la bâtisse semble simple au premier abord, avec son entrée humble (est-ce bien ici ? mais oui, on nous fait signe d'entrer), mais c'est en fait un édifice de 1 650 m2 et 24 pièces, tout en raffinement et en surprises, classé trésor national.

La guide insiste sur de nombreux détails d'architecture. Panneaux discrètement décorés de fleurs ou de hérons, volets coulissants pour se protéger de la chaleur d'été, pièce en parquet (au lieu de tatamis) dédiée aux représentations de Kabuki ou de Noh, etc.

Mais surtout on découvre médusés de nombreux passages secrets, des escaliers escamotables ou en cul-de-sac, ou encore ces salles au plafond bas pour empêcher les combats au sabre ! Sous des apparences de simple habitation, se cache en fait une architecture défensive très efficace.

En effet la maison recevait régulièrement des daimyo (puissants seigneurs féodaux) venus rendre hommage à l'empereur. Et pour leur protection, plutôt que des douves et des murailles, les propriétaires ont usé de la ruse pour faire de leur maison un lieu à la fois confortable, raffiné et sûr. (Photos interdites dans la maison).

Deux rues plus loin, dans un style très différent, les daimyo pouvaient aussi séjourner dans le très fortifié Nijo-jo. Résidence à Kyoto du Shogun Tokugawa Ieyasu (le même qui est à l'origine des temples de Nikko), l'ensemble (début XVIIème) témoigne de la puissance militaire de son gouvernement.





Pourtant, passé l'entrée massive et protégée par des douves, on retrouve la beauté des décorations et des jardins. Avec un imaginaire basé sur les austères donjons occidentaux, il reste difficile d'associer de tels lieux avec des activités militaires.






Et c'est déjà l'heure de quitter cette ville extraordinaire. Nous avons manqué de peu les feuilles rouges (qui commencent tout juste comme sur ce bel arbre), dommage. Ca sera l'occasion de revenir l'année prochaine ! Le shinkansen nous ramène alors à Tokyo à pleine vitesse...






F I N

2 commentaires:

Guillaume a dit…

Superbe ballade, merveilleusement raconté et tes photos sont toujours aussi belles. Merci pour cet instant de détente !

Anonyme a dit…

Je me suis égarée à Kyoto en cherchant la page du 8 novembre.
Merci ...
La magie envoûtante que peut procurer cette ville, est merveilleusement retranscrite par ces photos et ces textes.
Cela passe à travers l'écran.
Bravo au magicien.

Cette ville est féerique et donne, diaboliquement toujours envie d'y retourner, car elle regeorge de trésors cachés.

"A"