dimanche, octobre 29, 2006

Nikko

Samedi direction Nikko, petite ville dans les montagnes à 130 km au nord de Tokyo. Lieu saint depuis le 8ème siècle, c'est au début du XVIIème siècle que le lieu prend de l'ampleur lorsque le seigneur local Tokugawa Ieyasu demande dans son testament de construire un sanctuaire en sa mémoire. C'est son petit fils qui terminera le chef d'oeuvre en 1634 : Tosho-gu. Mais avant cela, il faut bien sûr prendre le train, puis la voiture pour traverser la moitié de la préfecture de Tochigi et s'enfoncer dans les montagnes...





Le temps d'une longue attente en voiture pour entrer dans la ville (foule oblige), et trouver un parking, notre visite commence sur le côté de l'ensemble par un petit temple très simple, entouré d'arbres qui déjà prennent leurs couleurs automnales.





De là une longue allée nous amène vers le sanctuaire principal. A posteriori, je réalise que c'est peut-être le meilleur accès. De chaque côté du chemin de robustes murs laissent deviner le trésor et les arbres géants établissent une perspective toute en élévation.





On arrive alors à l'entrée principale, immense avenue ponctuée de Toriis, du côté de cette pagode à 5 étages magnifiquement décorée. Malgré ces immenses arbres, cette gigantesque route pavée et bondée de touristes est bien moins agréable que le petit chemin que nous avons emprunté ! Heureusement le lieu est immense et la foule se retrouve diluée et supportable.





La première porte du sanctuaire est gardée par les habituels esprits effrayants, ici rouge et or. Dès l'entrée, on est subjugué par la beauté du lieu. Toujours ces arbres incroyables, et des bâtiments richement décorés avec des parures de dragons, de lions, d'oiseaux...





Dans la première cour, quelques bâtiments mineurs (entrepôts sacrés) et pourtant de toute beauté sont délaissés par les touristes. Ils préfèrent s'attarder devant les étables où sont sculptés les très célèbres 3 singes. "N'écoute pas le diable, ne dit pas le diable, ne regarde pas le diable". Cette représentation rappelle ainsi les trois principes du Boudhisme Tendai, par le biais de ces petits singes qui pullulent dans la région (nous en avons même croisé sur le bord de la route, photographiés à la va-vite).






Au fond de cette première enceinte, sur les murs de soutènement de la cour suivante, une immense fresque en bois polychrome. Pans, Hérons, Ibis, Canards... dans une forêt mystérieuse et inquiétante... magnifique !





Une deuxième porte est cette fois gardée par un samouraï tout vêtu de beige et d'or, assis sur un siège au décors de tigre. Le toit de la porte est richement décoré. J'agrandis un détail, ça vaut la peine !



 


Au coeur du sanctuaire, classé patrimoine de l'Humanité, les photos sont dans l'ensemble interdites. Dommage, encore des magnifiques sculptures, des dragons volants, d'autres oiseaux, des singes, des plantes... Et des salles de prières, et celle du "dragon qui pleure", etc.

Sur le côté on pourrait presque manquer cette petite porte, si ce n'était l'attroupement de touristes faisant oh et ah devant le célèbre et minuscule "chat endormi" sculpté sur le linteau. Quelques détails de la belle architecture du lieu.






Derrière la porte un long escalier (200 marches de pierre) mène à la tombe de Ieyasu. Cette montée décourage la plupart des touristes, aussi le calme et la simplicité du lieu sont apaisants.





On est ici bien loin du style chargé du temple principal. Une cour avec quelques galets (que des touristes se sont amusés à disposer en forme de tortue). Et au lieu de sculptures de bois, ici ce sont des bronzes qui gardent le tombeau. Et quels bronzes ! Perfection du tracé, puissance des formes, ah ces yeux jaunes, effrayant !







La descente est naturellement beaucoup plus facile et donne de belles vues sur les toits. Un mariage vient de commencer, quelle famille riche et puissante peut se permettre une cérémonie dans ces lieux ?






Depuis le centre de Nikko une route sinueuse mène au grand lac Chuzenji-ko. Le temps d'être patient dans un immense bouchon, le soir arrive déjà lorsque nous arrivons en haut de l'ascension. Un épais brouillard est également tombé, ce qui fait qu'on ne peut que deviner les impressionnantes chutes d'eau (100m, 1 tonne d'eau par seconde).

Le long du lac, de très kitch pédalos en forme de canards (à moins que ça ne soient des cygnes ?) sont à louer.





Le soleil se couche (ben oui, il est 17h...) sur Nikko, il est temps de rentrer, avec de belles images plein la tête.




dimanche, octobre 15, 2006

Jingumae

La température se fait plus fraîche et le ciel bleu s'installe. L'automne est là. Ce dimanche matin commence par un peu de shopping à Shibuya. Au "crossing" les angelots jouent sans relâche au-dessus de leur parterre de fleurs, plus loin les rues sont encore relativement désertes. Les feux suspendus délimitent comme des strates urbaines et horizontales qui contrastent avec les affiches géantes et verticales du grand magasin 0101.





Puis je décide d'aller explorer un quartier tout proche de chez moi et pourtant encore inconnu : Jingumae. Entre Omotesando et le grand parc impérial d'Akasaka, une zone très verte et agréable abrite d'immenses terrains de sport bordés de grandes avenues qui, le week-end, sont fermées aux voitures et dédiées au sport (vélo, footing, ...).





Jingumae c'est aussi l'immense "stade national" de baseball. Les plus grandes équipes internationales s'affrontent ici.





Entre le stade et Aoyama une charmante rue réserve de nombreuses boutiques branchées et restaurants agréables, parfois dans des architectures étonnantes.



lundi, octobre 09, 2006

Ueno, expo Dali

Quel temps incroyable ce week-end ! Vendredi la tempête était à son apogée : pluie, vent, le typhon frôle Tokyo. Et très bonne surprise, dès Samedi matin le temps est dégagé et un magnifique ciel bleu s'installe pour le week-end. Température d'automne (24° l'après midi), très très agréable.

Dimanche, direction le grand parc de Ueno au nord, là où se trouvent tous les grands musées. Le Ueno Royal Museum présente une rétrospective sur Dali. 60 peintures retracent son oeuvre depuis des essais de jeunesse (dès 16 ans) jusque ses dernières toiles.

Une très belle exposition, même si comme souvent à Tokyo il y a foule et qu'il faut donc s'armer de patience pour s'approcher de chaque tableau.





J'ai tout particulièrement aimé cette étrange composition où l'on retrouve quelques thèmes chers à Dali. Horloge molle, tiroir, piano, femme à tête de fleur, canapé rouge, etc...





Puis un petit tour au magnifique petit temple qui borde le zoo. J'adore cet endroit, calme et à l'architecture étonnante, tel cette accumulation d'espèces de "lampadaires" en bronze. Le soleil déjà bas apporte une lumière puissante et rasante, belle mais pas facile d'éviter le contre jour !





Cette très belle cloche en bronze date du début du XXème siècle (ère Meiji).





L'entrée du sanctuaire, bordé de rouge et or, la patine du temps est magnifique. En ressortant la lumière vient jouer avec le feuillage des arbres. Sur la gauche le sommet d'une pagode à 5 étages que je n'ai pas pu approcher, il fallait passer par le zoo qui fermait déjà. Et qui dit sortie de zoo dit dizaines d'enfants, et quelques magiciens et marionnettistes font leur spectacle...