dimanche, juillet 30, 2006

Hanabi

Alors que hanami est la fête des cerisiers, hanabi est celle des feux d'artifices. Pendant tout l'été, chaque quartier organise ses feux, et rivalise pour avoir le plus grand, le plus beau. A Tokyo, un des plus exceptionnels est celui tiré sur la rivière Sumida, il compte plus de 20,000 fusées et d'après les brochures rassemblerait cette année 1,7 millions de personnes (!).

L'organisation est à la mesure de l'évènement. Sur toutes les lignes de métro qui passent dans le secteur des messages indiquent l'état du réseau et les stations à éviter. La présence policière est extrême (un policier tous les 10 mètres environ sur tout le parcourt le long de la rivière). Les rues qui vont à la rivière et ont une bonne orientation pour voir les feux dans le ciel sont prises d'assaut et se transforment en camping improvisé. Les restaurants du coin font marcher le commerce, et les familles s'installent. De nombreuses jeunes filles porte l'habit traditionnel d'été, le Yukata, ce qui ajoute encore à l'ambiance festive.





Tout le long de la rivière une promenade, en temps normal pas vraiment bucolique étant donné que l'autoroute périphérique (le shuto) passe au-dessus, permet de distribuer toute cette foule sur un espace assez vaste. Sur la rivière, de nombreux bateaux se préparent pour l'évènement. Semblables à des bateaux-mouches, ces longs navires fluviaux accueillent des dîners chics, et cette soirée toute particulière doit se réserver plusieurs mois à l'avance.






La nuit tombe, les premiers bruits de fusée se font entendre, quelques tests font croire au début du spectacle. Mais lorsque l'heure est arrivée, c'est un véritable embrasement du ciel qui donne le signal ! La débauche de moyens est spectaculaire, et si la première moitié du spectacle est ponctuée de longues pauses, la deuxième partie augmente la cadence jusqu'au bouquet final à couper le souffle et dont le point d'orgue est salué des hourrahs et applaudissements de la foule. La clameur soudaine de plus d'un million de personnes est en soi une expérience unique et marquante.




* * *



* * *



mardi, juillet 18, 2006

Tokyo International Forum

La météo est particulièrement pénible en ce moment. Pluie, pluie, pluie, ou bien alors une chaleur étouffante (Dimanche : 36° à l'ombre, 100% d'humidité, ouch!). Difficile donc de trouver un sujet à photographier, et il s'en est fallu de peu que ce blog reste muet cette semaine ! Hier, après un excellent déjeuner au restaurant vietnamien du dernier étage du Printemps Ginza, le Tokyo International Forum tout près semble une bonne destination.

L'ensemble architectural au plein coeur du quartier Marunouchi (coeur de la cité, entre le palais impérial et Ginza) est réellement exceptionnel. Construits entre 1992 et 1996 par l'architecte américain Rafael Vinoly, trois immenses cubes (11 étages de haut) abritent des salles de concert, de conférence, d'exposition, le tout est flanqué d'un hall de verre littéralement titanique (tant par la taille que par la forme qui rappelle un paquebot).





Le "glass building" présente une architecture semblable au tout récent Omotesando Hills : tout en longueur, en forme de bateau (ou d'amande, ou d'oeil ?), de longues coursives en pente douce permettent tranquillement de monter jusqu'au sommet en admirant la structure. Tadao Ando s'en est-t-il inspiré ?





Plus on s'approche du sommet, plus la lumière est pure. Malgré le temps complètement couvert, le toit entièrement vitré et la superstructure en métal blanc donnent une incroyable luminosité, à la fois puissante et douce. J'ai hâte d'y retourner un jour de grand soleil ! Les contrastes de matières sont aussi intéressants : un mur de verre et de métal d'un côté, compensé par des tons chauds de bois de l'autre, le tout surmonté par une voûte blanche d'une complexité exquise, presque une dentelle de métal.





Il semble que malgré la réussite architecturale le Tokyo International Forum ne fasse pas l'unanimité. Extrêmement coûteux à construire et à entretenir, son utilité reste limitée, et ce qui aurait peut être dû être un lieu pour le public reste un centre conférencier élitiste et pour l'essentiel inaccessible aux citadins. Reste l'éternelle et philosophique question : l'art doit-t-il être utile ?



lundi, juillet 03, 2006

Yokohama

Dimanche, le temps s'annonce meilleur et ça tombe bien : j'avais prévu ma première sortie à Yokohama. En prenant un train express, le centre ville n'est qu'à une demi-heure de Shibuya. L'agglomération ne s'arrête jamais entre Tokyo et Yokohama : les deux villes ont fusionné pour former une mégalopole de 30 millions d'habitants. Première étape : Chinatown, le quartier Chinois. Ces quelques petites rues typiques sont délimitées par des portiques traditionnels et très chargés en décorations. On y trouve essentiellement des restaurants qui servent de la cuisine chinoise somme toute assez banale, ainsi que quelques boutiques de décoration ou de vaisselle.

Le plus intéressant est certainement l'ambiance et les décors des magasins. Un temple bouddhiste est protégé par les habituels lions sacrés. Toutefois, alors que ces créatures sont d'habitude effrayantes (afin de chasser les mauvais esprits), elles ont ici un air bien sympathique !







De Chinatown nous partons à pied explorer le petit parc Yamashita, qui longe les embarcadères de paquebots de croisière, et c'est en évitant les gouttes d'une averse que je monte les marches qui arrivent à Harbor View Park et sa plateforme panoramique qui permet, en temps normal, d'admirer le port. Malheureusement le ciel est vraiment bouché et les nuages bien bas. La vue ne tient pas ses promesses et les quelques photos prises sont à jeter. Il faudra revenir sous de meilleurs cieux.

Un bus permet alors de retourner de l'autre côté de la ville, en direction de Tokyo, à Minato Mirai 21. Ce complexe s'étale au pied de l'immense tour Yokohama Landmark Tower ( la plus haute du japon, 296 mètres) et propose un centre commercial sur 4 étages, un vieux gréement stationné, une grande roue de 112.5 mètres ainsi que de nombreuses autres attractions (montagnes russes, salles de jeu, etc...). Tout d'abord la grande roue !






Le temps se dégage, un brin de ciel bleu, wouah, quelle vue !! D'un côté le port de Yokohama, immense et très urbanisé, de l'autre vers Tokyo le parc des expositions et son architecture originale. La structure de la roue elle-même mérite un coup d'oeil et les voitures tout en bas semblent bien petites vues de si haut... Le clou du spectacle est naturellement la tour, imposante et belle.





Histoire d'attendre la nuit tombée, un petit tour de montagnes russes (grosses sensations mais un peu court), un peu de shopping. La nuit arrive et il est temps de monter au 69ème étage de la tour via l'ascenseur ultra rapide (jusque 750 mètres par minute) qui grimpe les 273 mètres en tout juste 40 secondes (!) La tour offre alors au visiteur une vue panoramique sur chacun de ses 4 côtés, et c'est réellement splendide. Sous la lumière rasante du soleil couchant on devine le Mt Fuji. Les lumières extravagantes de la ville se font magiques et la vue de la rue en contrebas est vertigineuse.




Nishi-Shinjuku

Le temps est désespérément gris ce Samedi, avec quelques averses. C'est idéal pour aller voir une exposition. Sur les conseils de l'excellent site PingMag, l'objectif est une visite à ICC, une espèce de musée vivant des arts et des communications. L'expo montre un certain nombre d'installations interactives, un peu comme à La Villette à Paris. Intéressant !

Pour s'y rendre je traverse à pied le "Skycrapers Disctrict" (quartier des grattes-ciel) de Nishi-Shinjuku. Quel choc ! Un quartier d'affaires immense avec des esplanades, des buildings entièrement en espèce de pierre grise et avec des formes très carrées. C'est inhumain, impensable, comment peut-on rêver d'une telle architecture ? C'est de la science fiction. Ci-contre un montage d'une dizaine de photos tente de rendre l'impression d'écrasement que l'on ressent. Le style, massif et gris, rappelle l'architecture communiste alors que Nishi-Shinjuku est un fleuron du libéralisme...





Le temps n'est certes pas idéal pour faire des photographies, et la chape de plomb qui remplace le ciel accentue encore l'effet étouffant du décor. Avant d'arriver à ICC je fais un petit détour par le Conran Shop.