samedi, avril 23, 2005

Un Samedi au Paradis

Hier soir je suis sorti dîner avec des amis à Shinjuku. Ce quartier dépasse encore Ginza visité quelques jours plus tôt en exubérance illuminée. La station de JR est un point central d'entrée au centre de Tokyo, et déverse un flot continu de jeunes vers les nombreux bars et magasins aux enseignes internationales (Gap, Comme Un Garçon, Boss, Starbucks Café...). La station de JR elle-même passe au milieu d'une immense galerie marchande.

La sortie principale de la station de JR donne sur une place où les batteries et les guitares de jeunes groupes donnent le tempo de la dernière J-Pop (musique pop Japonaise) à la mode. Comme à tous les points stratégiques de la ville, plusieurs écrans géants diffusent des publicités. Les ruelles autour abritent un des deux red light districts de la ville. Malgré son nom, ce quartier "chaud" reste très discret et seuls quelques néons (qui parodient gentiment les publicités "pinup" des années 50) un peu osés ou quelques rabatteurs rappellent que la mafia chinoise est maîtresse du business ici, et que ces murs abritent une prostitution très active.





Au retour, je ne peux m'empêcher de garder un souvenir de la belle vue Sud de l'hôtel Okura où je réside.







Réveil aux aurores. C'est Samedi, mais il n'y a pas de temps à perdre, dernier jour à Tokyo, le temps est magnifique, il faut profiter de la journée au maximum ! Le matin, mon choix se porte sur le quartier Harajuku et Shibuya. La ballade que je me suis programmée doit me porter dans un vaste parc, un temple et enfin le quartier des grands magasins "fashion".

Première étape, le parc Yoyogi-koen. A 8h30 la matin, malgré le soleil et le grand ciel bleu, les grandes pelouses sont presque vides et un calme bien agréable et reposant règne dans les allées. Le grand espace central est entouré de cerisiers, dont j'ai malheureusement loupé la floraison à 15 jours près ! Quelques bassins, un étang, de très beaux arbres, la journée commence bien et le contraste avec le béton du reste de la semaine permet de se ressourcer et de respirer.







Dans le prolongement du parc, je me dirige alors vers le temple de Meiji-jingu, réputé pour être l'un des plus agréables de Tokyo. Une immense allée pénètre dans une dense forêt et l'entrée dans le domaine sacré est marqué par un Torii, grand portique en bois. Celui-ci est le plus grand du Japon, et la pièce de bois transversale, perchée à 12m de haut, mesure pas moins de 17m de long.





Sur le chemin du temple, un étrange mur regroupe une collection d'espèces de cylindres, chacun décoré d'idéogrammes et de calligraphies. Je n'ai pas la moindre idée de la signification de cet étalage, j'imagine qu'il s'agit d'une sorte de mur de remerciements ou de prières. L'entrée du temple est également marquée par un Torii, de taille plus modeste, les arbres sont tous plus beaux les uns que les autres. Toute cette végétation est d'autant plus impressionnante qu'il faut garder à l'esprit que l'ensemble est récent (la ville ayant été entièrement rasée par les bombardements de WW II). Dès les premiers pas dans le temple lui-même on est assailli par des fantastiques parfums de fleurs... magique...






Le temple se découpe en plusieurs cours intérieures. La première est ouverte sur l'entrée, la deuxième un peu plus grande, carrée, abrite un grand arbre à prière (on peut y venir accrocher des petits papiers contenant sa prière ou son voeux), la troisième, beaucoup plus petite donne accès au temple lui-même (interdit au public).






Sur le côté, d'autres cours privées sont utilisées pour les cérémonies comme... le mariage qui se déroule aujourd'hui. Quelle chance de tomber ainsi sur la procession d'un mariage traditionnel qui arrive juste dans le temple !! Un esthétisme raffiné et intemporel se dégage de la scène.







Bien qu'il soit difficile de s'extraire d'une telle ambiance, et après avoir pris un peu de temps pour apprécier les senteurs, le calme, et l'ambiance de prière du lieu, je reprends pieds dans la civilisation et me dirige vers Shibuya à quelques blocs de là. Sur le chemin, un arrêt de bus me rappelle à quel point la culture Manga est ancrée dans la vie des Japonais. Partout, sur les publicités, les affichages officiels, même sur les écrans des distributeurs de billets, des petites créatures rigolotes rappellent les dessins typiques.





Arrivé à Shibuya, je retrouve l'ambiance des grandes arrivés de gares JR que j'ai pu apprécier de nuit. La foule un Samedi midi y est encore plus dense que le soir, et il faut les voir attendre le petit bonhomme vert pour traverser et se jeter sur la chaussée comme un nuage d'insectes, comme une armée de fourmis.





J'en profite pour aller faire quelques emplettes à Tower Records, et ainsi me faire un petit échantillon de la culture musicale locale. Les classements de ventes ne montrent que peu d'artistes internationaux et la scène pop/rock locale semble à la fois très active et de bonne qualité, bien que l'on en entende jamais parler en Europe.

Mais après quelques flâneries au Shibuya 109, immense department store dédié à la mode et qui fourmille de jeunes à la recherche du dernier vêtement ou accessoire tendance, toute cette verdure vue le matin me manque déjà et je décide alors de tenter un deuxième parc, et non des moindres : celui du Palais Impérial.



Le Palais Impérial ne fait pas exception : entièrement détruit à plusieurs reprises (guerres, tremblements de terre, et surtout WW II), il a été reconstruit entre l'après guerre et 1970. La résidence de l'Empereur ne se visite naturellement pas (sauf deux jours par ans), mais une bonne moitié du parc (Imperial East Parc) est accessible. Entouré d'une haute muraille en pierres, bordé d'un lac, le parc est un îlot de verdure au milieu des buildings, notamment du côté Est où il est bordé le Financial District, quartier des banques entièrement désert en ce Samedi.

Très vite, après quelques pas dans des allées impersonnelles et bordées de grands murs, j'arrive dans un véritable jardin d'Eden. Fleurs, arbres, petits pavillons d'architecture traditionnelle, le tout forme un jardin Japonais alliant ordre rigoureux (petits bassins, rivières bien dirigées sur des rocailles) et zones plus sauvages. Ici aussi, l'air est chargé des parfums les plus subtils, et les fleurs partout alternent leurs couleurs, blanc, rouge, rose pâle.

Mais plus que des mots, les images parlent, je pense, d'elles même...













jeudi, avril 21, 2005

Station Montgallet, direction infini...

Les parisiens connaissent tous au moins de réputation la rue Montgallet : ce petit quartier du XIIeme qui regorge de petites boutiques d'informatique tenue par des chinois. Et bien ce soir, en sortant du bureau, on m'a amené visiter Akihabara, une rue Montgallet puissance infini. N'étant pas passé à mon hôtel avant cette ballade, je n'ai cette fois pas de photos à vous présenter, mais imaginez un instant...

L'artère principale, ressemble aux autres quartiers vivants de Tokyo : grande avenue, buildings illuminés d'enseignes et d'écrans géants, foule de piétons qui vont et viennent de la grande gare "JR" (trains de banlieue), centre névralgique du quartier.

Mais derrière la gare, sur l'avenue et dans un dédale de petites ruelles étroites, un nombre incalculable de petites échoppes de matériel électronique et informatique en tout genre. Tout ce que vous pouvez imaginer acheter se trouve ici. Processeurs, disques durs, mémoire, téléphones portables, lecteurs DVD, hi-fi, jeux videos, etc...

L'ambiance est fébrile. La nuit tombe et les boutiques vont bientôt fermer. Les acheteurs se pressent, on se bouscule poliment dans les rayons. Tous les achats se font en liquide (les magasins n'ont même pas de terminal de carte bleue, ce n'est pas dans la culture Japonaise). Dans la rue, les boutiques se prolongent en des étalages de composants divers, sans même une personne pour surveiller : il n'y a pas de vol à Tokyo, ça non plus ce n'est pas dans leur culture.

Depuis la hausse vertigineuse de l'Euro, les prix ne sont plus aussi intéressants que ce qu'ils étaient, mais on a pu y voir quand même des clefs USB de 1 Go à partir de 8000 ¥ (60 €)... C'est surtout l'ambiance et le choix pléthorique qui font la valeur de ce centre marchand. LE paradis pour les bidouilleurs, quoi.



Pour revenir sur mon dernier blog, la grande tour illuminée derrière le quartier de mon Hôtel est tout simplement Tokyo Tower, qui trône au sein de Ropongi, le quartier des étrangers (Gaidjins). Je vais essayer de le visiter demain, surtout que l'on peut monter en haut de la tour et que la vue doit être assez saisissante.

Au déjeuner, en discutant avec des collègues, j'ai enfin compris pourquoi on voit tant de Japonais avec un masque devant la bouche. En France, on imagine facilement que c'est à cause d'une éventuelle peur de la pollution, et bien pas du tout. Tokyo est d'ailleurs moins polluée que Paris (car beaucoup plus aérée au niveau urbanisme et avec une circulation moins dense). Non, de nombreux Tokyoïtes sont en fait très allergiques aux pollens, et dès le printemps, ces masques sont un moyen assez efficace pour eux de limiter les effets désagréables de leur maladie.

Au fil de la discussion j'ai pu également prendre conscience des dimensions de cette ville. Le Metro tout d'abord. Sur une rame de métro les wagons sont presque deux fois plus longs que les wagons de Paris, et il y a en une fois et demie plus. Pourtant aux heures de pointes (que j'ai pu éviter pour le moment, mais que je vais sûrement pouvoir apprécier Samedi), ils sont bondés.

La distance pour trouver la "campagne" ensuite. L'aéroport Narita est à plus de 60 kms du centre de Tokyo, et pourtant l'agglomération se termine tout juste. Enfin, du centre de Tokyo (par exemple du 19ème étage d'un gratte-ciel comme celui où je travaille), le paysage urbain se prolonge jusqu'à l'horizon dans toutes les directions, et c'est vraiment impressionnant (même à Manhattan on n'a pas cet effet d'immensité puisque l'île est finalement assez étroite).

mardi, avril 19, 2005

Ginza by night

Eh non, je n'ai pas passé ma soirée plongé dans le mini-bar pourtant fort bien rempli de ma chambre, ni à faire un "remake" de Lost In Translation, à zapper à la recherche d'un palliatif à un éventuel manque de sommeil...





Non, je me suis fait une grosse ballade à pieds afin de commencer à appréhender la ville. On dit toujours que ce n'est qu'en flânant (et en évitant métros, taxis...) qu'on peut le mieux sentir, se laisser porter par une grande cité. Ce soir j'ai donc décidé de partir de l'hôtel et de descendre jusque Ginza, quartier "shopping" par excellence, équivalent Tokyoïte du boulevard Haussmann à Paris ou de Oxford Street à Londres.

Mais tout d'abord, en partant de l'hôtel, j'ai pu passer au petit temple que j'avais repéré hier soir. C'est assez étonnant de voir ce coin de calme et de sérénité, avec une architecture traditionnelle Japonaise, perdu, incrusté entre deux buildings modernes. Un dragon garde l'accès à sa fontaine... Une fois passé le temple, je me dirige vers le Nord-Est, et au loin, derrière le skyline on aperçoit une grande et belle tour pointue dont le nom m'est encore inconnu (il faut que je me renseigne !).






Pour arriver jusque Ginza, j'ai choisi un trajet qui me fait longer le grand parc du palais impérial. Pas de problème d'insécurité ici, de mon hôtel à Ginza je passe à côté de l'Ambassade Américaine, du Parlement, et le long du Palais... bref, un policier tous les 100 mètres. Et ils sont tous équipés de bâtons, et doivent donc être entraînés aux arts martiaux !

En longeant le parc (fermé la nuit), le contraste entre la verdure omniprésente dans la ville et les buildings à l'Américaine est impressionnant. Toutefois la ville n'est pas oppressante, ni dense comme on peut l'entendre parfois. Tout respire, les avenues sont très larges, et l'urbanisme parfaitement maîtrisé : une alternance de bâtiments petits, moyens et géants évite l'impression de claustrophobie que l'on peut, par exemple, ressentir à New York.

En passant à la station Sakuradamon je longe un instant le ministère de la Justice, imposant bâtiment au style néo classique qui détone un peu au sein d'une architecture qui hésite par ailleurs entre tradition locale et modernisme à l'Américaine.






Arrivé au coin du parc Impérial, entouré d'un grand canal (magnifique image des grattes-ciel qui, paisibles, se reflètent sur le lac), c'est la première vue sur Ginza et c'est le choc. Au premier plan le croisement de deux avenues où fourmillent les taxis, au deuxième plan la rue bondée de piétons jusqu'à l'infini, au troisième plan le métro qui traverse en aérien, et le tout bordé d'immenses buildings affublés d'enseignes et autres écrans tous plus extraordinairement grands les uns que les autres.






Mais une fois pénétré dans Ginza, l'ambiance devient beaucoup plus humaine. A côté des grands boulevards sur lesquels donnent les immenses "department stores" (grands magasins) comme le Sony Building, le Tokyo Printemps ou encore le Matsuzakaya Store, de toutes petites rues longent la ligne de métro aérien. Sous le métro des arcades abritent des petits restaurants typiques où les Japonais sortis du bureau commandent bols de soupe ou de riz dans une ambiance conviviale. De l'autre côté de la rue, se succèdent restaurants et boites à Karaoke.







Après cette longue marche (1h30 quand même !), hop, un petit coup de métro pour rentrer à l'hôtel. Très facile à utiliser (affichages très clairs), le métro est aussi un exemple à suivre pour la propreté et l'organisation. Il faut dire que les Japonais semblent très disciplinés et suivent docilement les lignes jaunes matérialisées au sol dans les stations (parfois dans les rues aussi) pour diriger le flux de population et éviter les cohues.

Cette première sortie au coeur de Tokyo m'en a mis vraiment plein les yeux, et j'ai hâte de pouvoir équilibrer cette expérience ultra urbaine (mais très humaine finalement) avec, de jour, toute la verdure des parcs...

lundi, avril 18, 2005

Premier repas

J'ai fait un petit tour du quartier ce soir. Pas facile de s'y retrouver, le plan dans mon guide Lonely Planet est vraiment mal foutu... En posant quelques questions à des gens dans la rue (tant bien que mal, ils ne parlent presque pas anglais), j'ai réussi à me repérer et à trouver la station de Métro pour aller travailler demain matin.

Sur le chemin j'ai aussi pu essayer mon premier restaurant Japonais. Ca fait bizarre de se retrouver sans chaussures assis par terre. Pas super confortable au début, mais j'ai fini par trouver une position correcte. Par contre attention les courbatures en me relevant !!

Bien, il est 21h passé ici, il faut que j'arrive à dormir maintenant (vu que mon horloge biologique me dit qu'il est 14h...) pour être recalé demain matin. Demain soir je devrais sortir avec des collègues et j'espère ainsi découvrir des endroits un peu plus vivants, parce que le quartier ici à l'air très chic, mais dans la rue on ne croise que quelques cadres qui rentrent de leur travail, sinon c'est un peu mort.

En faisant mon petit tour j'ai vu quelques coins sympas à photographier de nuit, un de ces soirs il faut que je sorte avec mon appareil photo. L'hôtel notamment, d'un certain côté est impressionant avec une architecture typiquement Japonaise.

Arrivée à Tokyo, Japan

Ouf, parti Dimanche à 16h de la banlieue Parisienne, arrivée à l'Hôtel Okura à 18h Lundi, heure locale. Assez rapide finalement au vu de la distance et du décalage horaire.

Un vol pile à l'heure et sans encombre avec All Nipon Airlines (ANA), mais la classe Affaires est plutôt en dessous des autres compagnies (Air France et British Airways notemment) : les sièges ne s'inclinent que très peu. Champagne, dîner au départ et collation à l'arrivée, standard. Mais vu la destination, j'ai pu profiter d'un excellent menu japonais pour le dîner.

L'arrivée sur Tokyo (navette de bus directe de l'aéroport jusqu'aux principaux hôtels) est aussi impressionnante que dans les films, même en plein jour (la nuit ça doit être encore plus incroyable, d'ailleurs dès ces quelques lignes terminées, je vais aller faire un petit tour). Grandes enseignes lumineuses en idéogrammes, foule de piétons, circulation très dense et de multiples niveaux urbains qui se superposent (piétons / voitures / train / bâtiments bas, buildings)...

En traversant la ville, j'ai pu apercevoir quelques parcs absolument magnifiques, où chaque arbre semble avoir été taillé avec amour pendant des centaines d'années, à la manière des bonsaïs. Les buildings quand à eux ont dans l'ensemble une architecture très occidentale, et le "skyline" ne diffère pas tellement de celui d'une grande ville américaine finalement.

La propreté (rues, véhicules, ...) et la déférence des gens étonne beaucoup. Même si, travaillant au contact des voyages, c'est leur métier, on remarque que le sens du service et de la politesse est beaucoup plus pointu que dans les pays occidentaux.




L'hôtel Okura semble magnifique, et dès la découverte de la chambre on remarque le sens du confort et de l'hospitalité Japonais : petits chaussons à disposition, un petit origami accompagné du message "A warm welcome to the Hotel Okura. Turtles and Cranes are believed to live many years -10,000 years and 1,000 years, respectively- and they bring good fortune"...






Sur ce, je vais partir explorer le quartier et trouver quelque chose à manger. Il faut que je tienne encore un peu avant de m'effondrer, pour finir de me caler sur l'horaire local.